Compte-rendu de la table ronde « Intelligence artificielle et prévisions météo »

Plus de 250 participants en présentiel et en distanciel ont assisté dans le centre de conférences de Météo-France Toulouse à la table ronde organisée par ENM Alumni et l’AAM : Quand l’Intelligence Artificielle (IA) s’attaque aux prévisions météo : Évolution ou révolution ?
Des experts en pointe sur le sujet étaient réunis pour participer à cette table ronde :
Matthieu Chevallier, Directeur de l’évaluation au service de prévision du European Centre for Medium-Range Weather Forecasts;
Rémi Lam, Staff Research scientist chez Google DeepMind
Daniele Nerini, Chercheur à la division du développement de la prévision
à l’Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse ;
Marc Pontaud,  Directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche à METEO FRANCE ;
Laure Raynaud, Chercheuse au Centre National de Recherches Météorologiques de @METEO FRANCE
Théo Tournier, Data Scientist au LabIA de METEO FRANCE

L’arrivée récente de modèles de prévision météo reposant sur l’IA avec des résultats prometteurs a agité ces derniers jours le monde des médias.

En introduction, Marc Pontaud, Directeur de l’Enseignement supérieur et de la recherche à Météo-France, a expliqué les mots clés en IA et présenté le sujet IA en prévision météorologique.

Rémi Lam a présenté les perspectives prometteuses du modèle Graphcast décrit récemment dans Science :

https://www.science.org/doi/10.1126/science.adi2336

Matthieu Chevallier a indiqué que l’ECWMF a été challengé par les résultats encourageants de ces nouveaux modèles ; ECMWF vient de développer un petit frère IA du modèle physique IFS, le modèle AIFS :

https://www.ecmwf.int/en/about/media-centre/aifs-blog/2023/ECMWF-unveils-alpha-version-of-new-ML-model

De son coté, Météo-France est train d’évaluer les performances de ces nouveaux modèles par IA.

Ces modèles utilisent comme données d’entrainement la base ERA5 constituée par ECWMF de 1940 à nos jours :

https://www.ecmwf.int/en/forecasts/dataset/ecmwf-reanalysis-v5

Les experts présents se sont accordés pour dire que les modèles par IA ont encore des limites et ne peuvent aujourd’hui remplacer les modèles physiques, mais doivent être considérés comme un outil complémentaire pour les prévisionnistes.
Marc Pontaud a montré par exemple la non prise en compte des vents forts au sol par le modèle AIFS lors de la tempête Ciaran. Par ailleurs, la maille du modèle Graphcast n’est pour l’instant que de 28km versus 1.3km pour le modèle AROME.

Laure Raynaud et Théo Tournier ont indiqué qu’il y aura toujours besoin d’une expertise humaine avec des multi-compétences.

Enfin, sur la question :  » l’IA est-elle simplement une nouvelle évolution ou véritablement une révolution dans le domaine de la prévision météo, et quelles pourraient en être les conséquences ». La réponse des experts a été nuancée, nous retiendrons le terme de « révolution tranquille ».
Merci aux animateurs Nelson Noumbissi et Isabelle Donet.
La vidéo complète de la table ronde est accessible sur notre chaine You Tube :