Visite bourse du commerce


Visite de la bourse du commerce et de la collection Pinault

Anne Fournier

Lundi 17 mars 2025 – 2 rue de Viarmes à Paris 1er

Cette visite a réuni 19 personnes autour de notre guide attitrée, Mme Delphine Deshayes. Vu la richesse des collections, elle n’a pas cherché à commenter toutes les salles. Elle nous a raconté l’histoire du bâtiment, décrit la personnalité du collectionneur, M. François Pinault, et donné quelques clés sur la façon d’aborder l’art contemporain.

L’origine de l’édifice remonte au 16è siècle avec la construction, pour Catherine de Médicis, de l’Hôtel de Soissons. L’unique vestige en est la « Colonne Médicis » qui correspondrait à la tour où Nostradamus élaborait ses prévisions astrologiques.

Puis, au 18è siècle, en liaison avec les activités commerciales du quartier, l’hôtel est transformé par l’architecte Nicolas Le Camus de Mézières en halle au blé.

De cette période subsiste le bel escalier à double révolution ainsi conçu pour que les porteurs de céréales montant et descendant entre le rez-de-chaussée et le grenier ne se croisent pas.

Fermée à la révolution, la halle est ensuite réaménagée avec une nouvelle verrière (1810). Au 20è siècle, elle devient le siège de la Chambre de commerce et d’industrie puis Bourse de commerce.

En 2000, M. Pinault, qui aime les arts, le commerce et l’industrie, cherche un lieu pour accueillir ses collections d’art contemporain. Son souhait de s’établir dans l’île Seguin n’ayant pu être réalisé, il investit deux lieux à Venise. Puis en 2016, il passe un accord avec la Ville de Paris pour transformer et utiliser la Bourse comme musée. Né en 1936 au sein d’un empire familial de commerce et d’industrie (bois et textile), il découvre l’art à l’âge de 30 ans seulement. Il en est si passionné qu’il devient mécène et souhaite transmettre cette passion, notamment pour l’art contemporain. Il a ainsi soutenu plusieurs artistes qui n’étaient pas reconnus à l’époque et il continue à enrichir sa collection.
C’est l’architecte japonais Tadao Ando qui a conçu le nouvel espace au cœur de la rotonde avec l’imbrication dans le vide central d’un cylindre de béton de 30 mètres de diamètre pour 9 mètres de hauteur. Cet ensemble rappelle ainsi la forme circulaire du Panthéon de Rome qui a profondément marqué l’architecte. C’est aussi une évocation, avec la verrière, de la forme de notre planète. Les parois lisses du cylindre sont percées de quatre ouvertures donnant accès à un déambulatoire où ont été conservées les 25 vitrines qui abritaient les innovations techniques du moment. Elles servent maintenant à l’exposition temporaire d’œuvres d’art de petite taille. On sort de ce couloir par des portes d’époque en bois.

La base de la coupole est décorée avec une immense toile marouflée (peinte en atelier, puis collée), œuvre de Georges Clément, représentant le commerce mondial : paysages variés (Asie, Orient…), moyens de transport, produits rapportés des colonies…

Le 1er étage comporte une galerie d’exposition, le 2ème en abrite 4 et le 3ème, outre un restaurant, offre une superbe vue panoramique sur le quartier, notamment sur la canopée du Forum des Halles et sur le Centre Beaubourg.

A noter que la tour St Jacques, construite sur la route de Compostelle par la confrérie des bouchers, fut longtemps le site d’une station de mesures météorologiques (de 1892 à janvier 2006).

Notre guide s’est attachée à nous sensibiliser à l’art moderne : une familiarisation avec ce type d’œuvres est nécessaire. Cela prend du temps pour se créer des habitudes, notamment  se poser des questions telles que : Qu’est-ce qui me touche ? Dans quelles circonstances et actualité l’artiste a-t-il créé l’œuvre ? Oui, il faut du temps pour apprécier. Voici quelques exemples d’œuvres que nous avons découvertes, avant d’aller nous restaurer à la brasserie voisine, Le Baltard.

Crédits photos : Sylviane Dzietara, Anne Fournier et Maurice Imbard

Pour plus de photos, rendez-vous sur la page JOOMEO de l’AAM, album « Photos_Île-de-France ».