Musée des Arts Décoratifs
Anne Fournier et Reine Margueritte
Le vendredi 4 avril 2025, après un repas au café du Louvre pour certains d’entre nous, nous retrouvons notre guide, Mme Delphine Deshayes, et le reste du groupe sous un soleil de plomb à l’entrée des groupes du musée des Arts décoratifs, côté jardin des Tuileries. Nous sommes 18 pour la visite qualifiée de « parcours découverte ». Ce musée, inauguré en 1905, est installé dans l’aile Marsan du palais du Louvre.
Jusqu’au 19esiècle, on considérait les beaux-arts comme les arts majeurs alors que les arts décoratifs étaient relégués au rang d’arts mineurs. En effet, à la différence des œuvres des artistes des beaux-arts, les créations des artisans avaient un caractère utilitaire et n’étaient pas réalisées en exemplaire unique. Ce musée d’État couvre 7 siècles, du Moyen Âge à nos jours. Il possède un million et demi d’objets issus de legs ou de donations mais 6000 seulement sont visibles en permanence, répartis dans une quarantaine de salles et régulièrement remplacés. Le mobilier et les objets d’intérieur sont présentés dans différentes ambiances en fonction des siècles.
Le parcours commence par le Moyen Âge. A l’époque, même dans les milieux domestiques, les thèmes sont essentiellement religieux. Mais les scènes de nature et les portraits ont aussi leur place. Le coffre est le meuble principal. Il est destiné à transporter les bagages d’une résidence à une autre. Les tapisseries sont des éléments de décoration et permettent aussi de conserver la chaleur. Les artisans sont réunis en corporations de compagnons. Ils utilisent différents matériaux comme les pierres peintes, le marbre ou l’ivoire.
Au 17esiècle sous le règne d’Henri IV puis de Louis XIII et Louis XIV qui ont fait construire Versailles, on trouve beaucoup de références à l’Antiquité, sur les peintures et sur les meubles: Frontons triangulaires, feuilles d’acanthe, rinceaux, pilastres. Il n’y a pas encore de marqueterie mais on joue sur les essences de bois (par exemple noyer, érable, frêne ou cormier).
Les objets font référence à la mythologie avec des motifs exotiques qu’on retrouve aussi sur la porcelaine de Moustier et dans des décors avec des chinoiseries et des singeries. C’est le cas par exemple du salon ovale provenant de l’hôtel de la comtesse de Béru.
Au 18e siècle on invente la salle à manger, les boudoirs et les antichambres. Il faut donc créer des meubles. On utilise alors la marqueterie, les motifs en frise, les placages en bronze doré avec des poignées et des angles sur des meubles aux pieds plus fins: c’est le grand siècle de l’ébénisterie. Pour les sièges, on recherche des assises plus confortables.
En 1715 sous la Régence on innove et on trouve des petits meubles avec des formes de coquilles, de rocaille. On invente les canapés avec de beaux textiles. C’est l’époque où on fait travailler les soyeux, par exemple les canuts de Lyon.
Au 19e siècle avec les débuts de l’archéologie (découverte de Pompéi, Herculanum et des Etrusques) on fait des catalogues de motifs.
Les aristocrates ont le goût des voyages et font » le grand tour « . On fabrique des meubles pratiques, pliants, plus légers, alliant confort et élégance, par exemple des mallettes de voyage pour la vaisselle. Et, pour éviter les matériaux coûteux, on commence à utiliser le trompe-l’oeil.
Sous Louis Philippe, on revient aux motifs du Moyen Âge mais plus idéalisés et surtout avec une recherche de confort. Ensuite, à l’époque romantique, on fabrique à nouveau des petits objets en très grand nombre.
Sous Napoléon III, le style est plus éclectique et, sous l’influence des expositions universelles, on retrouve l’orientalisme dans la peinture.
Autour de 1900, apparaît l’Art nouveau, dit « art total », avec l’influence de l’extrême orient, le japonisme.
C’est l’époque de l’École de Nancy avec Gallé et ses célèbres vases, la maison Daum et l’ébéniste Louis Majorelle, mais aussi la mode du grès avec Guimard, l’art du vitrail ou les affiches (exemple de Mucha où la figure de la femme est mise en avant).
Cet élan de renouveau est stoppé par la Première guerre mondiale. Après celle-ci apparaît l’Art déco, plus rigide mais utilisant toujours des matériaux exotiques.
Après cette intéressante visite, nous quittons notre guide et nos audiophones et certains d’entre nous continuent la visite par eux-mêmes en parcourant des expositions temporaires, notamment sur les ours en peluche et une magnifique exposition de l’orfèvrerie Christofle sur l’art de vivre à la française.
Les collections de ce musée des Arts décoratifs, parmi les plus importantes au monde, témoignent d’une recherche permanente d’harmonie entre le beau et l’utile et s’enrichissent chaque année de très nombreux dons, achats, et legs. Elles couvrent de très nombreux domaines: mobilier, art de la table, design, mode et textile, bijoux, papiers peints, objets d’art, verre, arts asiatiques, jouets, publicité, dessins, photographies …
Nous sommes loin d’avoir tout vu ! Et, comme les objets exposés sont renouvelés régulièrement, on peut y revenir souvent !
Crédits photos : Patrick David, Jean-Christophe Fournier
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