Brouillon auto


15e retrouvailles Ouest dans le Pays de Redon

15 mai 2025
Claude Nano-Ascione

I – Croisière du Barrage d’Arzal à Redon sur la Vilaine

8h45, barrage d’Arzal : le ciel est clair ; la température est de 15°C et le vent de secteur nord souffle jusqu’à 22 km/h.
30 membres de notre délégation Ouest de l’AAM embarquent à bord de la Saurine. Appartenant à la Compagnie des Vedettes Jaunes, elle a été entièrement privatisée pour notre groupe. Cette croisière commentée de 42 km sur la Vilaine dure 2h30 et doit nous mener du barrage d’Arzal à Redon (Photo 1).
Le barrage d’Arzal, mis en service en 1970, est principalement destiné à réguler le débit de la Vilaine et à fournir de l’eau potable dans le triangle entre Saint-Nazaire, Auray et Rennes. Le barrage, long d’environ 500 m, comprend une digue en remblai et une écluse (Photo 2). Une usine de traitement de l’eau potable est également aménagée à proximité.
L’idée de construire un barrage sur la Vilaine date des années 1930. Il s’agit principalement de lutter contre les crues hivernales, exacerbées par les remontées des eaux de marées qui limitaient fortement l’écoulement des eaux fluviales.
La Vilaine prend sa source dans l’ouest du département de la Mayenne avant de traverser l’Ille-et-Vilaine d’est en ouest, puis du nord au sud après Rennes. Elle se jette dans l’océan Atlantique entre les communes d’Arzal et de Pénestin, toutes deux dans le département du Morbihan (Photo 3).

Photo 1
Photo 2
Photo 3

Le début de la navigation se fait dans un site aux rives sauvages et préservées, où la faune est riche et variée (Photo 4).
Vu du fleuve, le port de La Roche-Bernard nous apparaît effectivement bien abrité. Cette ville a un riche passé historique et son histoire remonte à la période médiévale. La ville se développe énormément grâce à l’essor de son trafic fluvial dès le 11e siècle et jusqu’au 19e siècle. Mais l’arrivée du chemin de fer modifie profondément l’activité fluviale et la prospérité de la ville (Photo 5).
Puis nous arrivons au pont de Cran qui est le seul pont sur la Vilaine entre La Roche-Bernard et Redon. Il est situé à 2 km au sud-ouest du bourg de Rieux et traverse le fleuve dans la direction nord-est sud-ouest, au niveau du hameau de Cran.
Notre embarcation, ayant un tirant d’air supérieur à 5,80 m, ne peut franchir le pont et la travée mobile doit être actionnée. Nous avons alors le privilège de voir la route départementale D114 s’ouvrir pour nous laisser continuer notre voyage (Photo 6).

Photo 4
Photo 5
Photo 6

L’importance et l’étendue des paysages de marais avant d’arriver sur Redon sont les témoins des phénomènes d’inondation qui ont été récurrents sur cette région depuis des siècles (Photo 7).
Il est agréable ensuite d’accoster sur le quai Duguay-Trouin au cœur de Redon (Photo 8).

Photo 7
Photo 8
Photo 9

II – Pause déjeuner

C’est au restaurant « La Comtoise » au cœur de la ville, qui a également été réservé pour notre groupe, que nos 31 convives se retrouvent autour d’une unique longue table. Ce moment clé de nos retrouvailles nous permet d’y bien manger mais aussi de discuter sur les évolutions possibles de ces rencontres annuelles (Photo 9).
Cet intermède, qui a duré tout de même plus de 2h30, est cependant passé bien vite, trop vite…

III – Visite découverte de la ville de Redon et de son histoire de « Petite ville, Grand Renom »

Nous retrouvons notre guide conférencière Kristine qui nous accueille et nous plonge immédiatement dans l’histoire de cette intrigante cité lovée entre la Vilaine et le Canal de Nantes à Brest.
Redon est au carrefour des départements de l’Ile-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique. Cette cité est au cœur des voies navigables de l’ouest, à proximité de l’océan, mais est aussi un carrefour ferroviaire à équidistance des gares de Rennes, Vannes et Nantes.
Il est possible uniquement par voies navigables de relier l’Océan Atlantique à la Manche, en partant du Barrage d’Arzal, en passant par Redon et Rennes avant d’atteindre Saint-Malo (voir carte Voies navigables Bretonnes).

Au départ de l’Office de tourisme, nous passons sous les voies de chemin de fer. A Redon, le train passe en plein centre-ville. Les élus ayant gagné de haute lutte que le TGV s’y arrête, les rails ne pouvant être ni abaissés, ni surélevés, c’est tout un imposant réaménagement de ce cœur de ville qui été réalisé. Il paraît que les Redonnais connaissent bien mieux cet endroit comme le « Trou », plutôt que la Place Saint-Sauveur (Photo 10)…
Le développement de Redon est lié à l’établissement d’un monastère à cette confluence de la Vilaine et de l’Oust au 9e siècle par le moine Conwoïon, avec l’appui de Nominoë, le souverain à l’origine de l’unification de la Bretagne.
Cette toute jeune abbaye devient très influente. Une ville naît autour de celle-ci et des bourgeois et des commerçants s’installent dans la ville close.
Grâce à la Vilaine, les moines de l’abbaye développe un port fluvio-maritime. Cette infrastructure contribue grandement au développement économique de la cité.
Puis nous découvrons l’histoire de l’Abbaye Saint-Sauveur, la plus grande de Bretagne, et de sa tour romane. Ses bâtiments, essentiellement du XVIIe siècle, abritent aujourd’hui le lycée privé Saint-Sauveur (Photo 11). Avec trois lycées privés, un lycée public, plus un lycée agricole, la ville de Redon attire la jeunesse de toute la région pour ses études.
Nous découvrons ensuite les remparts du 14e siècle. Puis, du cœur de la ville, nous rejoignons le port en traversant le canal de Nantes à Brest (Photo 12).

Photo 10
Photo 11
Photo 12

Le quartier du port était depuis le Moyen-Age l’avant-port de la ville de Rennes. Les grands bateaux remontaient le fleuve depuis l’océan et y déchargeaient leurs marchandises. Le sel a ainsi fait la richesse des moines à l’époque. Les marchandises repartaient ensuite sur des bateaux de plus faible tonnage vers Rennes.
De belles maisons d’armateurs et de négociants des 17ème et 18ème siècle témoignent encore d’un passé florissant. Dans la rue du Port, des greniers à sel y sont toujours visibles (photos 13 et 14).
En finissant notre balade par la Grande Rue, nous remarquons les maisons à pans de bois du 16e siècle (Photo 15). Cette Grande Rue accueille, aujourd’hui comme hier, des commerces.

Photo 13
Photo 14
Photo 15

IV – Retour vers le barrage d’Arzal et fin de la journée des Retrouvailles 2025

Comme le beau temps, le timing pour ces Retrouvailles 2025 reste toujours parfait car le bus nous attend devant le tribunal pour nous ramener au Barrage d’Arzal.
Nous quittons notre conférencière, qui évidemment avait une grande maîtrise de l’histoire de sa ville mais aussi la volonté de bien nous la transmettre. Ce qui d’ailleurs n’a pas été bien difficile vu la qualité d’écoute et l’état d’esprit de notre groupe. En réalité, sa mission ne fut vraiment terminée que lorsqu’elle se fut assurée que tous ces auditeurs étaient bien arrivés au bus en bonne état et dans les temps prévus.
Le retour au barrage d’Arzal d’une quarantaine de kilomètres en car scolaire nous permet un temps de décompression tranquille pour clôturer ces Retrouvailles 2025.

Photos : Claude Nano-Ascione (2, 5, 7 à 15), Yves Le Lann (1, 4 et 6) et Jean-Pierre Hue (3)