Les bords de l’Yerres et la Maison Caillebotte
Jean Coiffier
En ce 23 mai 2025, nous sommes 12 membres de l’AAM et de l’ANAFACEM réunis sur la Place de la Gare à Brunoy pour profiter d’une belle journée printanière, fraîche, mais ensoleillée, et flâner sur les bords de l’Yerres, affluent de la rive droite de la Seine (Photo 1).
Nous empruntons une rue longeant de petits pavillons avant de descendre légèrement vers les rives de l’Yerres au niveau d’un vieux lavoir malheureusement désaffecté. Un sentier sous couvert suit la rivière jusqu’au viaduc de la voie ferrée. Après avoir passé un déversoir nous nous engageons sur le Chemin de l’Île pour arriver à la grange de l’île de Brunoy où nous prenons la traditionnelle photo de groupe (Photo 2).
Un peu plus loin nous apercevons l’ancien moulin de Brunoy (Photo 3), avec le clocher de l’église en arrière plan. Un beau château du XIXe siècle au milieu d’un vaste parc attire notre attention ; il abrite la Maison des Arts de la ville de Brunoy.
Après être repassés sous la ligne de chemin de fer, nous entrons dans le Parc des deux rivières à Yerres, puis dans l’Île Panchout, en suivant le Chemin des Poètes (sentier jalonné de panneaux affichant quelques poèmes parmi les plus beaux de la langue française). Tout au long de cette promenade, nous sommes accompagnés par le clapotis de l’eau et les chants d’oiseaux, et nous avons l’occasion de rencontrer quelques habitants des domaines aquatiques : un héron nullement dérangé par notre présence, un cormoran juché au faîte d’un grand arbre, ainsi que des poules d’eau, des canards et des oies bernaches précédées de leurs petits (Photo 4).
Arrivés un peu après midi à la Maison Caillebotte (Photo 5) au centre de la petite ville de Yerres, nous nous installons dans des fauteuils devant l’Orangerie afin de réconforter nos estomacs avec notre pique-nique de rigueur, suivi d’un café chaud sorti d’une thermos bienvenue. Après avoir pris nos billets d’entrée à la Maison Caillebotte, nous avons alors tout loisir de visiter la maison elle-même et ses dépendances, où nous attendent deux expositions d’artistes contemporains.
Le rez-de-chaussée de la maison, résidence de la famille Caillebotte de 1860 à 1879, a été entièrement remeublée avec des pièces venant du Mobilier national, la salle de billard ayant été directement inspirée d’un tableau inachevé de Gustave Caillebotte. Le premier étage comprend plusieurs salles évoquant la mémoire des trois frères : Gustave, tout d’abord, peintre et mécène des impressionnistes puis architecte naval et horticulteur ainsi que Martial, collectionneur de céramique, musicien et photographe et enfin Alfred, curé de Notre-Dame de Lorette à Paris. La salle du fond abrite la chambre à coucher parentale d’origine, de pur style Empire, rachetée en 2016 à un collectionneur (Photo 6). Au second étage, l’atelier du peintre a été reconstitué.
À la Ferme Ornée, pavillon décoré avec des parements colorés, nous avons pu découvrir une exposition importante du peintre biélorusse Boris Zaborov (1935-2021), dont les toiles sur fond de teinte sépia souvent inspirées de vieilles photographies de famille évoquent un passé disparu et sont empreintes de mélancolie (Photo 7).
Dans l’Orangerie, située dans le parc, la transition est radicale avec l’exposition « Matière-Lumière » de l’artiste allemande Evi Keller (née en 1968). Nous sommes accueillis par de très grands panneaux d’un bleu intense où se détachent des formes enchevêtrées brillantes comme du cristal (Photo 8). Sont exposées conjointement des photographies remarquables qui semblent représenter des arbres éclairés par la lumière d’une lune blafarde se reflétant sur une étendue d’eau calme.
Après ces visites, nous reprenons notre marche et franchissons une passerelle d’où nous surplombons une zone humide où se marient harmonieusement le jaune des iris d’eau et le mauve des sauges des bois. Puis nous arrivons à l’embarcadère où sont amarrées quelques barques qui rappellent certains des tableaux de Gustave Caillebotte.
Nous continuons notre balade, toujours sur le Chemin des Poètes, avant d’arriver à un espace découvert (Photo 9). Sur la rive gauche de l’Yerres, s’étendent les prairies de la plaine de Chalandry où paissent tranquillement de magnifiques chevaux. Nous traversons la route menant à Montgeron avant d’entamer un dernier crochet champêtre qui va ensuite nous conduire directement sur les voies de la gare du RER d’où nous repartirons, heureux de cette sortie apaisante, bucolique et culturelle avec le plaisir d’être ensemble.








